Repenser les temps de l’enfant

Comment repenser la journée des enfants pour qu’elle réponde mieux à leurs besoins et favorise leur épanouissement ? C’est la question au cœur de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, à laquelle Eric…

Comment repenser la journée des enfants pour qu’elle réponde mieux à leurs besoins et favorise leur épanouissement ? C’est la question au cœur de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, à laquelle Eric Thuel, directeur général adjoint de l’Accoord et président des Francas de Loire-Atlantique, a participé.

Dans cette interview, Eric Thuel revient sur les conclusions de la convention, les passerelles avec les actions de l’Accoord et les prochaines étapes pour transformer ces propositions en réalité.

C’était quoi cette convention citoyenne ?

Ce sont 130 citoyen·nes tiré·es au sort pour réfléchir sur la question des temps de l’enfant. Nous nous sommes réunis pendant 6 mois pour établir une liste de 20 propositions concrètes. Les 130 personnes présentes étaient à l’image de notre société que ce soit en termes d’âge, de revenus, d’origine géographique… C’est ce qui fait la richesse de cette initiative et qui donne du poids à nos conclusions.  

Les temps de l’enfant c’est quoi ?

C’est la manière dont la journée des enfants est organisée, cela concerne l’école bien évidemment mais également le temps de repas, des activités extra-scolaires et le temps libre.

Enfants, parents, professionnels de l’éducation, nous faisons le même constat : aujourd’hui, la journée des enfants est pensée en fonction des contraintes des adultes.

Résultat : les temps de l’enfant sont inadaptés à leurs besoins. Notre enjeu était donc de proposer une organisation qui favorise les apprentissages, le bien-être et la santé des enfants.

Quelles sont vos conclusions ?

Nous avons émis 20 propositions que je vous invite à consulter ici.

Parmi les propositions phares, nous préconisons d’avoir école 5 jours dans la semaine, du lundi au vendredi, de 9h à 15h30 (16h30 au lycée). Avec 1h30 de pause obligatoire le midi et une offre d’activités extrascolaires de 15h30 à 17h pour le primaire et le collège.

Si on se pose la question des temps, il faut se poser la question de ce qu’on fait de ces temps et de qui les anime.

C’est l’ensemble des acteurs de la communauté éducative qui doit se mobiliser : enseignants, animateurs, familles, éducateurs…

En quoi cela fait une passerelle avec ce qui est défendu à l’Accoord ?

A l’Accoord, nous défendons la question de la co-éducation, que tous les acteurs éducatifs agissent ensemble dans l’intérêt des enfants. C’est au cœur des propositions de la convention citoyenne.

Autre point important que je retiens : la place que nous donnons aux enfants, ou plutôt que nous ne leur donnons pas, au sein de la société. Les enfants sont des citoyens. A ce titre, ils doivent aussi être consultés et écoutés, c’est ce que nous avons fait dans la convention citoyenne en prenant le temps de les interroger

Quel bilan personnel de la participation à ce projet ?

J’en tire un bilan extrêmement positif. C’est une initiative assez unique en son genre. J’ai trouvé intéressant de prendre part à un exercice qui repose sur le compromis.

Ce n’est pas le rapport tel que je l’aurais écrit mais c’était tout l’intérêt de le faire ensemble et c’est ce qui donne du poids à notre démarche.

Et maintenant, comment passer des idées à l’action ?

Avant toute chose, un point important : ce n’est pas la convention citoyenne qui fait la loi.

C’est donc maintenant à nous, citoyens de promouvoir ce rapport, que ce soit dans les médias, auprès des élu·es, des institutions… L’objectif est que ces propositions soient traduites en textes de loi et c’est un travail de long terme.

Il nous faut lever les résistances et surtout, nous assurer que les moyens nécessaires soient déployés par les pouvoirs publics pour assurer les conditions de la réussite, notamment en termes de rémunération, de formation, d’investissements…

crédits photos : Emma Pellet/Accoord, Nicolo Revelli Beaumont/SIPA et Katrin Baumann/CESE